Hello,
Alors en préambule, je précise que si j'ai trouvé le premier Matrix excellent, comme beaucoup, je n'ai pas été grand fan de la trilogie. Les suites n'étaient pas mauvaises, mais pas non plus à la hauteur du lancement.
La même chose pour ce IV ème volet. Pas si mauvais, pas extra ordinaire non plus. C'est déjà bien
Les changements de comédiens ne m'ont pas perturbé plus que ça, et je trouve que ce film ressemble beaucoup aux 3 autres. Peut être trop, on a un peu l'impression de revoir les 3 en 1
Le principal bémol pour celui ci, c'est qu'on a la sensation d'assister à la séance de psy des autrices, plus qu'à celles de Néo. Alors pourquoi pas, ajouter un plan de réalité supplémentaire, celui dans lequel les films ont été réalisés, aurait pu être intéressant, mais il aurait fallu y aller plus franchement, et pas rester dans la suggestion.
Je trouve aussi qu'on discerne trop vite dans quel plan de réalité l'action se déroule. L'intérêt du concept était de perdre le spectateur entre le réel et la simulation, voir simulation dans la simulation, et de créer des effets de surprise.
A la fin du film « inception », on se pose tous la même question : la toupie va t'elle s'arrêter, ou pas ?
C'est le principe même de la Matrice. Une thématique difficile à exploiter pour des auteurs, autrices, parce que pour que ce soit vraiment réussi, il faut être la Matrice, et donc savoir poser et transmettre des éléments favorables à l'installation du doute
Pour moi, la production n'a eu les moyens de ces ambitions que pour le premier opus. Ensuite c'est retombé vers de la SF « classique », du fait notamment que le thème ait été très bien exploité par d'autres productions
Matrix est un peu victime de son propre succès en fin de compte. Maintenant, j'ai passé un bon moment, c'est ok pour le divertissement, juste un peu trop personnel, identitaire et auto centré, mais bon... Assez caractéristique de notre époque
L'amour triomphe de tout, c'est ce que je retiens du propos, qui a pu gonfler prodigieusement une partie de la critique, j'imagine... Je trouve que ça sauve un peu l'ensemble, parce qu'on sent quand même que ça passe pas loin de la sortie de route. Notamment lorsque le "Mérovingien" intervient... Là c'est la catastrophe
Parfois eu un peu l'impression d'être monté dans un taxi, dont le chauffeur un peu bourré ne sait pas trop où il doit aller... :-)
Et la sensation bien affirmé que Keanu était sous anti dépresseurs pendant le tournage, comme sans doute l'ensemble de la prod, à part peut être la comédienne qui joue Trinity
Bon certes, je taille un peu, mais vous avez déjà décrits les bons aspects, et si je me penche vraiment sur le fond avec sincérité, je dirai que si j'aime bien la prod US, sa créativité, productivité, inventivité, son goût du spectacle, je trouve qu'elle a aussi parfois un peu trop tendance à penser que les problématiques, thématiques, contextes propres au microcosme qui les a créé, constitue la norme et intéresse le monde entier
Le film dérive vers du David Lynch, mais évidemment il le fait beaucoup mieux, de manière assumée, et à ce moment là ça peut devenir plus universel. Là, on reste dans les circonvolutions existentielles et identitaires du milieu artistique bourgeois Hollywoodien
"Libre arbitre ou destinée", c'était le thème, pourtant énoncé, que le film passe un peu à la trappe, et en ce sens c'est un peu une escroquerie